samedi 27 septembre 2008

Alexandre Hein? Quatre Strophes


Venu de nulle part surtout pas de Crabtree
Ce petit objet usuel se sépare
Il se pose sur ton visage et s'enfouit
Avec l'air marin au quai de tes pores

La marquise est triste de tout ce qui l'afflige
Lisse comme le givre au bord de la banquise
De sa rose langue elle effleure le clitoris
Des amantes à sa guise afin qu'elles sourissent

Douce hypocrisie que démontrent ces femmes
Qui restent stoïques bien qu'on sente qu'elles bavent
Au creux d'un billet éructé par Stéphane
Pour qui la tension sexuelle est palpable

John Diefenbaker et sa sœur sur une île
Se pavanent en riant au Moyen-Orient
Les paparazzis pressentant une idylle
Se rétractent et les traquent jusqu'à l'océan

lundi 22 septembre 2008

Les brus synthétiques de Patrick un tel


Derrière ce titre sans sens, se cache pourtant un texte qui a comme sujet les 5 sens soit : Le toucher, le sentir, le manger, le entend et la revoyure. Cependant, derrière ce préambule ridicule se cache en fait un mal de vivre, si intense, qui noue l'estomac si fort qu'il le tord et j'ai eu tort de penser qu'en changeant un des sens qui guide mes pas depuis toujours, je puisse changer l'essence de ma vie et faire le plein de décence.

Des nouveaux yeux qu'on nous demande d'alimenter aux larmes artificielles, alors que leurs socles respectifs résident au dessus d'une nappe phréatique si immense qu'elle rend automatiquement obsolète cette minuscule bouteille de carboxymethylcellullose sodique. Pour pleurer, il suffirait de regarder la facture puis le résultat et se contenter de faire partie des statistiques, mais la tristesse est si profonde et la blessure si grande, que le simple fait d'écrire et de décrire de simples faits, active les pompes des glandes lacrymales qu'on ne m'a pas charcutées, camouflant ainsi mon regard d'un grand voile d'eau salée.

La perte d'une vision claire brouille mon esprit, rétrécit mes horizons et me fait me replier encore plus sur moi-maîgneeuh.

Je suis un hypersensible qui ne connait aucun moyen de s'exprimer convenablement. Je suis coincé de toutes parts. Un blocage mécanique qui me soustrait à la société. Une constipation émotionnelle qui me pèse lourd. J'en ai gros. Ouvrez.

En ce sens, ne me reste plus qu'à sombrer lentement dans la démence afin qu'on m'encense.


Danse Patrick, Danse!

samedi 20 septembre 2008

Bitumes et motifs


D'ambulances et de muses si joviales et mains sûres
Trépassées par mourance d'ironies trafiquées
Brillants au passage ingénu de l'eau pure
Sur les ruisseaux d'argent de tes yeux maquillés

vendredi 19 septembre 2008

Les yeux du coeur


Il y a trois semaines de cela, je cessais de me masturber et prenais la décision de me faire opérer les oeils au niveau de la myopie laser en chirurgie médicale. Et c'est à la demande générale de personne en particulier et de tout le monde qui s'en câlisse que je vais vous faire un résumé de mon expérience avec les rayons de la mort dans les yeux.
Transportons-nous, par la magie de l'internet, 5 minutes avant l'opération:

La fille dans le bureau me tendait un minuscule comprimé d'Attivant en me disant que c'était mon choix de le prendre ou non. Je me sentais comme Neo devant Morpheus dans La Matrice face à un tel dilemme. Comme je ne suis pas du genre à refuser de la drogue quand on m'en offre gratuitement, je me suis gâté. On me fait ensuite asseoir devant la porte de la salle d'opération, devant les autres patients qui passeront sous le bistouri laser après moi. On me fait des sourires de compassion, comme si j'allais à l'abattoir. La porte s'ouvre finalement, c'est mon chirurgien qui m'appelle, je pénètre.

Il me sert la main et me demande de m'asseoir. C'est un beau grand jeune homme aux cheveux noirs, je tombe en amour avec lui, mais pas trop. Il me rassure en me disant que pour lui cette opération c'était une vraie joke, qu'il pourrait la faire les yeux fermés s'il voulait. Je lui suggère quand même qu'ils les gardent ouverts. On rit d'un rire fake bien ressenti. Il m'informe qu'à cause de la minceur de ma cornée et de l'énormité de mes pupilles, il n'a pas le choix d'utiliser le procédé KPR, celui qui fait mal, celui qui prend un temps fou à guérir, celui qui te laisse en bonne partie aveugle pour au moins une semaine, bref, la totale. Il faut ce qu'il faut et advienne que pourra me dis-je alors avec le ton d'un mauvais narrateur.

Je me couche finalement sur la table d'opération, il y a un prisme triangulaire sur la table pour mettre mes dessous de genoux dessus. C'est vraiment confortable. Je demande si je peux me coucher en cuillère, on me refuse ce privilège le regard confus. On me met la tête dans un étau, on me met des gouttes dans les yeux, on me met un bidule dans l'œil puis on le tape pour que je ne puisse pas cligner des paupières. Le procédé KPR consiste à râper la couche protectrice de la cornée, appelée l'épithélium pour ensuite corriger la forme de la cornée au laser. On ne coupe rien contrairement au traitement Lasik standard. On me fout un truck de gouttes anesthésiantes dans l'œil droit puis le chirurgien me râpe l'oeil avec une brosse à dents pour les yeux, tout devient flou. La sensation de la brosse sur l'œil est comparable à celle de mourir au ralenti dans une déflagration, sauf qu'on reste vivant et que c'est totalement différent. Après avoir bien râpé l'œil, il active sa machine du futur qui fait un bruit de fer à souder puis il me dit de fixer la lumière rouge qui flashe. Ça sent l'oeil brûlé. 30 secondes plus tard, c'est terminé. On répète la même procédure pour l'oeil gauche, je lui dis que c'est plus sensible quand il me râpe l'œil. Il me dit que ça arrive souvent qu'on lui dise ça. Je me sens normal. Je suis content. C'est terminé, je suis renvoyé chez moi avant que les yeux dégèlent et que les autres clients me voient dans d'atroces souffrances. Ça serait pas bon pour la business.

La semaine qui suit est beaucoup plus pénible que l'opération elle-même. Tu dors tout le temps parce que ça fait mal quand tu ouvres les yeux et que toi, les yeux fermés, ça t'endort. Tu ne peux pas faire 98% de tes activités habituelles, car elles nécessitent une acuité visuelle certaine, alors tu dors. Tu déprimes, car les 4 premiers jours ta vision est de plus en plus floue, ce n'était pas indiqué dans la brochure, tu paniques, tu te dis que tu vas rester aveugle. Puis finalement, tu commences à voir mieux, mais pas assez pour lire des petits caractères sur un écran d'ordinateur, ça te frustre.

Présentement, après 8 jours, je dirais que ma vision est à 75%, je n'ai aucune idée si c'est normal ou non, mais ça s'améliore tous les jours, mais tellement lentement, je ne crois pas être prêt pour retourner au boulot lundi, mais j'ai des beaux yeux et c'est ça qui est important... non?


Choses que je vois (que je ne voyais pas avant)

- Mon pénis dans la douche
- Mon pénis dans ta bouche
- Ta face quand tu jouis

Choses que je ne vois toujours pas

- Le rapport
- Ce que tu veux dire par là
- Où tu veux en venir exactement

Comme quoi la technologie a ses limites.

jeudi 18 septembre 2008

Le Chêne


Derrière chez moi y avait un chêne
Un chêne bien esseulé                                        (Bis)

Et derrière ce chêne y avait un grand pré
Et le cœur de ma belle qui m'y attendait

Dans sa maisonée
ma luron, ma lurette
Dans sa maisonée
Ma luron, lurée                                                   (Bis)

Sous le chêne parmi ses feuilles
Y avait un grand terrier                                        (Bis)

Au fond du terrier y avait un grand collier
Qu'au cou de ma belle j'irai accrocher

Dans sa maisonée
ma luron, ma lurette
Dans sa maisonée
Ma luron, lurée                                                    (Bis)

Un beau matin je m'y suis levé
Pour quérir le collier                                            (Bis)

Mais dans le terrier y avait un escalier
Et la fiole je me suis cassée
Les deux yeux crevés au bord du collier
Et mon cœur qui devait s'arrêter
Sous le chêne l'autre côté du pré
Pendant que ma belle m'attendait

Dans sa maisonée
ma luron, ma lurette
Dans sa maisonée
Ma luron, lurée                                                       (Bis)

Derrière chez moi au mois de mai
Le chêne on l'a brûlé                                               (Bis)

Aujourd'hui ma belle est bien esseulée
Et autour de son cou il y a un grand collier

Dans sa maisonée
ma luron, ma lurette
Dans sa maisonée
Ma luron, lurée                                                         (Bis)

Derrière chez moi il n'y a plus qu'un saule
Qu'on ne peut plus consoler                                      (Bis)

mercredi 10 septembre 2008

Les humelles d'un ex-puceur


Tits à venir – Obscène 3

Scène III: dix-sept heures douze. Bar miteux. Des mouches. Une odeur indistincte d'aqua-velva. Un homme avec des vêtements et des verres de contact cajole de sa main droite le fond de son verre de Jack Daniel. Devant lui, une jeune femme d'environ plusieurs années discute avec un autre client en lui jetant quelques regards furtifs de temps à autre. Il interpelle la barmaid.

Dallot: Je te regardais avec un air de comme si de rien n'était et j'ai remarqué que tu avais un tattoo dans le bas du dos

Gwinatoline: Ouais et puis? What about it?

Dallot sentait qu'il avait dit une connerie et se gratta la tête nerveusement à la manière d'un chien schnauzer.

Dallot: Euh, je voulais voir de plus prêt, car d'où je suis, je ne sais pas s'il s'agit d'un animal aquatique ou d'un signe japonais

Gwinatalone: C'est un signe japonais

Dallot: Ah et qu'est-ce qu'il signifie?

Gwinatalice: Ça signifie "Je suis une salope"

Dallot retint un fou rire puis se ressaisit

Dallot: … Et… tu savais la signification au moment tu te l'ai fait tatouer?

Gwin-lune: Ah non, le gars m'a dit que ça voulait dire "Poussières d'étoiles" alors j'ai fait "AW c'est cute… c'est ça que je veux"

Dallot: Haha

Gwalanie: Jusqu'au jour où un client japonais me dise ce que ça voulait vraiment dire. J'ai eu tellement honte, je voulais mourir.

Dallot: T'as pensé à le faire enlever?

Gwanatoche: Au début oui, mais j'ai réalisé que je me foutais carrément de ce que les Japonais pensaient de moi. Puis en plus, le kanji il est cool. Quand je colle mes omoplates ensemble, on dirait la tour Eiffel ou le visage de Jésus à l'envers.

Gwantasha poussa la ceinture de son jean légèrement vers le bas pour montrer l'intégralité de son kanji qui descendait sous sa taille. Dallot aperçut un bout de tissu qui le fit rêver. Ils échangèrent numéros de téléphone et autres politesses. La tension sexuelle n'aura de déroulement que 153 scènes plus tard afin de garder l'auditoire en haleine.


En réponse à la TAGUE de Nayrus.

Sans rancunes ;-)

dimanche 7 septembre 2008

Elle riait

Son corps inerte, étendu sur le sol dans une position peu avantageuse, ne laissait entrevoir qu'un léger rictus, à jamais figé sur son visage.
Elle riait.
Son crâne fracassé sur le tronc d'un arbre n'avait en rien altéré sa beauté mystérieuse.
Elle était belle.
Le vent de la forêt faisait voler sa robe blanche, déchirée par le temps, en un mouvement lascif et régulier.
Elle dansait.

On peut ne pas s'aimer et créer une chose que l'on aime™

Elle riait. Rien pour altérer l'angle de mon sourcil triste, ni pour raviver la sombre lueur de mon œil flou. Son rire résonnait dans ma tête comme l'écho infini de points d'exclamation sur le flanc d'une page blanche. Le souvenir de sa chaleur transformait les engelures de mon cœur en incandescentes flaques d'amour. Sur l'une de ses dents, une petite partie plus blanche que les autres venait justifier tout l'émail qu'elle s'était donné. Et pourtant, tel un calendrin visipore, son visage disparaissait lentement de ma mémoire en même temps que son rire, remplacé lentement par un autre visage, celui de la peur, le mien.

La vie est ainsi faite: La charcuterie, les meubles IKEA, l'osmose et l'homéopathie.

Les paragraphes se suivent, mais ne se ressemblent pas et les feuilles mortes du passé, s'agitent, sèchent et pleurent. Tout le cisaillement de mon cœur isolé, ciselé, ne saurait empêcher la somme de toutes ses parties, éparpillées à tous les vents, de se rapprocher pour battre rapidement, une dernière fois, tendrement, avant de s'éteindre lentement. Tout ce qui monte doit redescendre, mais qu'en est-il de tout ce qui descend? Ces lueurs d'espoir anonymes et ces nymphes nommées ne pouvaient effacer toute une vie de mépris.
Et pendant tout ce temps, ma muse m'amusait.
Elle riait.

Les cerceaux de feu, au niveau des yeux, qu'on voudrait plus bleus, s'ouvrent peu à peu.

lundi 1 septembre 2008

Enum


L'énumération spontanée de trucs abstraits séparés par des virgules m'a toujours fasciné, mais je n'ai jamais pensé consulter un professionnel à ce sujet. Que ce soit une lubie, une névrose obsessionnelle ou les trois à la fois, la joie intense que chacune d'elles me procure est similaire à la joie que pourrait ressentir un percepteur d'impôts dans une galerie d'art devant une toile illustrant les fresques historiques de Louis Riel, sa femme Mathée et leurs enfants agonisants sous un ciel mauve du mois de mai, sous forme de Sudoku niveau intermédiaire et d'aquarelle.

Alors tous ensemble, énumérons…

L'épidural champêtre de Jean-Simon, les petits cylindres mous, les tibias de Jonas, le 3ème dalmatien, les Thermos en tout genre, la douleur de vivre de Timothée, les leçons de piano improvisées, le but de l'exercice, les triangles scalènes, la mauvaise haleine, Alerte au scorbut à Malibu, le poil sous toutes ses formes, l'indice du bonheur espagnol, les pantomimes géants, le Maroc dans le futur, le taux de natalité en cm³, le thé vert de Chine de Lasalle, un gant de crin sur une graine de velours, l'apothéose en skateboard en français, Pac-Man comme personnage biblique, Au pays de Gandhi, Martine à la plage, un truck de bijoux en forme de camions, une embolie poule mammaire, une fusion de signes de ponctuation, l'élite du peuple aquatique, le sent-bon qui sent bon, Stanley Clark à la basse, Tintin aux bongos, du tap-dance dans ta face, Zamphir sur DVD Disney, un samedi après-midi bien étrange, les pulsions cardiaques allemandes, un concours de trempage de gosses, 6 milliards de testicules, 6 milliards ça fait beaucoup, la rançon de la poire, le petit Jimmy en apesanteur sous un viaduc, une pinte de lait en 1982, les cravates qui cachent la touffe, Bernard Derome dans un accident de cunnilingus, Les Backstreet Boys en chaloupe, le temps des Kathy drabes, chanvre en ville, les néons épileptiques sous-cutanés, Phil Collins assis sur le soleil, des légumineuses insécures, Alain Souchon sans le sou, les buses soporifiques de mes mamelons, la raie cardiaque, les croûtes olfactives de Jim Corcoran.