jeudi 27 novembre 2008

Megaman Douze


Janvier 20xx, mardi.

Quand se déroule cette histoire?
Dans le futur?
Dans le passé?

Personne ne le sait vraiment, il n'y a pas assez d'indices. Seulement deux ixes en lieu et place des dizaines et des unités. S'il y avait des robots, ça serait plus facile. Si les tours jumelles étaient toujours debout, ça le serait plus encore.

La haine est un mot bien faible pour exprimer ce que je ressens quand je pense à toi.

Des cicatrices?
Je peux t'en montrer par centaines.
Des adjectifs?
Aucun assez forts pour exprimer ma haine.
Du subjonctif?
Pas assez pour que je le puisse.
Des mots?
Pour te faire de la peine.
De la haine?
Plus qu'il n'en faut.

I heard you
I felt you
Fell for it
Lost it all
Free for all
Forget it

Si Rambo était mexicain, j'aimerais sentir ses mains
Sur mon cou de jeune fille et au creux de mes reins
Grand beau et fébrile, il lui serait si facile
De ses doigts longs et lisses, d'effleurer mon pubis

dimanche 23 novembre 2008

Hors Contexte Vol. 1


(…) Les chameaux épileptiques de mon enfance, projetés à l'aide d'acétates translucides sur le mur de mes espoirs, représentaient jadis ce qu'il y avait de plus pur au fond de moi, soit la fureur de vivre et le manger pour chats.

(…) Une fois l'onde de choc passée, Sabrina se ressaisit et appuya sur la gâchette emportant avec elle, sa vie et ses secrets.

(…) De petits fermiers rachitiques, de fort belle apparence et venus de nulle part, s'étaient réunis autour du grand tapis central phosphorescent. Ils joignirent leurs mains de fermiers en marmonnant Black Black Heart de David Usher pour aider à la récolte estivale de légumes synthétiques.

(…) Quand Jordy s'éveilla enfin, le spectacle désolant qui s'offrait devant ses yeux eut pour effet de stimuler ses glandes formidables qui produisirent alors un liquide âcre et adipeux qui pourrait bien contenir assez d'Oméga-3 pour sustenter tous les fanatiques religieux de l'Utah.

(…) – "Déguerpissons Giuseppe avant de s'éterniser dans de trop grandes discussions qui nous ralentiraient et pourraient compromettre notre fuite de fâcheuse façon. "
Federico ne croyait pas si bien dire. Avant même qu'il eût fini de lacer ses souliers après s'être épilé la zone pubienne de manière plus ou moins convaincante, la planète explosa.

Fin

(…) Gary, Gary, Gary…. Gary?

(…) Il l'empoigna par les cheveux et lui administra une dose mortelle de testostérone. Pendant ce temps, nos amis de la forêt ingurgitaient du liquide de joie.

(…) Dallot se retourna, hocha de la tête, se pencha vers son interlocuteur, balbutia quelque chose d'inaudible, trépigna sobrement, gambada dans son for intérieur, entonna l'Ôh Canada, tituba adroitement sur son tabouret, darda sa partenaire de gauche avec une paille, organisa une razzia pour sauver de l'impôt, pensa aux licornes, libéra quelques princesses, se remit en question et fit demi-tour revenant ainsi à son point de départ.

samedi 22 novembre 2008

Les matins de novembre

Les matins de novembre, seront bientôt terminés.
Ne me reste plus qu'à attendre, ceux du mois de mai.

À travers les cases de mon calendrier, I.G.A.
J'appréhende le mois de janvier, il fait froid.

À chaque nouvelle année, c'est la crise de nerfs.
Le mot le plus laid du dictionnaire, c'est le mot "décédé".

À chaque hiver je pense à toi, sans festivités.
Depuis que la mort t'a emporté, papa.

Mes pleurs ne te rameront pas, toi le père de ma sœur.
Papa j'essaierai de la protéger, moi le frère de son cœur.

J'aurais aimé toutes ces années papa, pouvoir te parler.
À jamais notre lien le plus fort, restera, l'hérédité.

samedi 1 novembre 2008

Post-Mortem


Cette nuit, au milieu de celle-ci pour être plus précis, je me suis réveillé. Je sentais que quelque chose n'allait pas. Après quelques secondes de réflexion, je réalisai que je ne respirais pas. Je portai ma main à ma poitrine. Mon cœur, il ne battait pas. Je peinai à prendre une dernière inspiration, me disant que les battements qui sautaient quelques temps m'annonçaient que le mien était venu. Pris de panique, je me jetai au sol pour me diriger je ne sais où. Je sentais un engourdissement grandissant dans mon cerveau, une légère euphorie, un avant-goût de la mort.

Pendant que je gisais sur le sol, face contre terre, je pensai aux gens qui allaient trouver ma dépouille. Peut-être serait-ce ma mère, ma sœur, peut-être mes voisins attirés par l'odeur de putréfaction. Je pensai au bordel qui régnait dans mon appartement. Puis, j'eus soudain une dernière volonté : JE DEVAIS ALLER EFFACER TOUTE LA PORN SUR MON ORDINATEUR. À ce moment, la mort me semblait bien peu importante comparée à la honte post-mortem qu'engendrerait ce répertoire de vulgarité et de luxure. Que diraient les gens? Mathieu c'était un bon gars, MAIS, il aimait les triples pénétrations anales et les nains s'adonnant au double-fisting. Faisant fi de savoir si mon cœur battait ou non, je me levai, forçant quelques respirations ici et là, puis bougeai la souris pour réveiller mon ordinateur. "Plus vite tabarnak" me disais-je.

Une véritable course contre la montre.
La mort contre la porn.
Qui gagnerait?
C'était épique.

Quand l'écran s'alluma enfin, ébloui par les rayons du tube cathodique, je cherchai à l'aveuglette le dossier contenant tous ces fichiers coquins qui pourraient ternir ma réputation d'homme prude et asexué. Je le trouvai enfin, sous l'appellation trompeuse "Glucides et Minéraux", je le sélectionnai, appuyai sur la touche SUPPR, cherchai la câlisse de corbeille parmi les icônes sur mon bureau, puis effectuai un vidage de corbeille héroïque. Je pouvais donc maintenant mourir en paix. Je portai une nouvelle fois ma main à ma poitrine, mon cœur, il battait, le sacrament.

"Merde, ma collection" pestai-je "Elle est foutue"

Je retournai me coucher en pensant à tout ce que je venais de perdre…

Ce matin, je ne me suis pas réveillé. Cette fois-ci, mon cœur avait décidé de s'arrêter sans me le faire savoir. Déçu, il ne voulait sûrement pas se voir confirmer une nouvelle fois que le sexe était plus important que lui.