lundi 29 décembre 2008

Lisse


On me reproche souvent de ne pas trop savoir où je m'en vais quand j'écris ici. Du moins, c'est ce que les voix dans ma tête font. C'est pourquoi j'ai décidé de revenir à la base et d'écrire simplement toutes les choses que j'aurais envie de faire avant de décéder de la mort.

Comme disait la voix dans le champ de maïs: "If you write it, they will come… true"

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Liste des 30 choses que j'aimerais faire avant de mourir


1- Nager avec les dauphins dans un jeu vidéo
2- Jouer à la roulette russe dans un Chalet-Suisse
3- Feindre l'orgasme en éjaculant des confettis
4- Penser tout bas ce que les autres disent tout haut
5- Faire caca avec Joël Legendre
6- Kicker des Mini-Babybel à minuit à Babylone
7- Faire l'amour avec des boules de lumière comme dans Cocoon
8- Sortir mon deuxième album solo avec Boum Desjardins
9- Apprendre à jouer d'un instrument de torture
10- Vivre en apesanteur dans une vedette de cinéma
11- Manger une boulimique
12- Faire accepter le Kama-Sutra comme discipline olympique
13- Devenir Patrick Swayze
14- Changer d'orientation sexuelle le dimanche
15- Compter dans mon propre but
16- Faire des enfants à tout le monde, même à toi
17- Construire un abri nucléaire pour Jean Airoldi
18- Sauver une planète seulement en engraissant
19- Fondre comme beige au sommeil
20- Danser dans une grange avec Kevin Bacon
21- Battre le savoir-faire pendant qu'il est su
22- Magasiner des dildos avec Fred Pellerin
23- Me faire tatouer un monologue de Clémence Desrochers dans la face
24- Faire jouir les ethnies
25- Aider Mark Streit à fabriquer un radeau
26- Prendre le métro jusqu'à Beaubien en faisant semblant de rien
27- Dresser un morse en lui apprenant le morse
28- Sourire
29- Aimer plus
30- Dresser une liste

vendredi 26 décembre 2008

Incontinental: Un blog sans vessie


Alors que mon visage impassible affichait encore des plaies de lit s'apparentant à celles d'un obèse morbide faisant flèche de tout bois, attaché sur le toit d'une Mazda 3, en vitesse grand V sur un toboggan fictif dévalant pentes et vallons contre vents et marées, quelque part en Illinois en habit de jogging, suintant sa propre urine suite à une amputation malencontreuse de la vessie, avec comme seule consolation, l'assurance qualité d'un jardinier qui "connaît ça" et qui changera sa vie des années plus tard en semant du maïs entre deux plis de sa peau pour après y récolter les légumes de son dur labeur avec l'aide de petits Mexicains importés spécialement pour l'occasion, je m'objectai de la confusion générée par les préambules beaucoup trop longs sur les blogs de mes contemporains.

Je décidai donc de remédier à la situation en créant une liste de 10 commandements faciles à suivre afin que la rédaction d'un billet bloggal soit adéquate et que celle-ci réponde à des normes beaucoup plus exigeantes que les normes Bonneville (qui ne stipulent seulement que le nombre de clous utilisés pour la construction de la maison doit être supérieur au nombre de pièces de celle-ci).


LES DIX COMMANDEMENTS DU BLOGUEUR
Par Mathieu, bachelier en bouteille noire


10- Il ne faut jamais…………………….. *crack, boum*



J'en étais à rédiger le numéro 10 (2 pour les geeks) de ma liste, quand mon cerveau se sépara soudainement en deux, Moïse en profita alors pour le traverser avec le peuple hébreu, suivi de Jésus et Joseph qui firent des "wheelies" sur le bœuf et l'âne, puis finalement Noé qui ferma le cortège avec sa câlisse d'arche à marde remplit de manger pour chats et de clones de Marie-France Bazzo. Alors que je sentais mon calvaire prendre bientôt fin, toujours dans le canyon laissé béant par les hémisphères de mon cerveau divisé, juste avant de disparaître derrière l'horizon, j'entendis l'arche de Noé qui reculait en faisant un bruit qui rappelait le "reverse alarm" d'un semi-remorque noyé dans l'écho d'un monde irréel. Après plusieurs minutes de reculage intensif, elle s'arrêta finalement au beau milieu de la voie médiane, bloquant ainsi les petits hamsters qui transportaient les bulles d'oxygène d'est en ouest de mon encéphale et qui commençaient à être épuisés par cette surcharge de travail créée par cette commotion cérébrale.

Après plusieurs secondes de suspense et de gros plans, le pont de l'arche s'ouvrit lentement à tribord et on pouvait distinguer une forme humanoïde derrière une épaisse fumée blanche provenant d'une boîte judicieusement placée par des techniciens aux effets spéciaux compétents. Mais qui donc était cet étrange visiteur? And who in his right mind voudrait venir faire l'écotourisme dans cet endroit désertique où la plus grande attraction est de regarder les boules de foins ballottées au vent?

"Fuck", me dis-je "j'espère que c'est pas Noé. Crisse qu'il m'énerve lui avec ses cheveux longs pis sa face de gars qui trippe trop sur les animaux. Ostie que je le trust pas lui"

Pendant que je vociférais contre le personnage biblique, le mystérieux bipède amorça sa descente sous la musique de "Rencontre du troisième type"

*TOU DOU DOU DOU DOOOUUUU*

La fumée opaque commençait à se dissiper et petit à petit, on pouvait distinguer les caractéristiques du faciès de notre brain traveller et l'oiseau fit son nid. Première constatation, il ne s'agit pas de Noé, "Hell yes!", il a moins de cheveux et ne sent pas la fiente, grimpant ainsi automatiquement dans mon estime. Hey...attendez.... mais…mais…mais, je le connais ce type…..c'est…c'est MOI… Comment cela est-ce possible? Je ne peux pas être dans ma tête et écrire ce texte en même temps, C'EST IMPOSSIBLE.

En relisant mon billet du début, je du me rendre à l'évidence que c'était non seulement possible, mais que c'était aussi la seule raison qui expliquerait l'existence du dit billet. J'étais bel et bien dans ma tête et je me tenais donc debout, immobile, seul entre les murs de mon cerveau scindé. Une mare de sang recouvrait mes pieds et l'arche en profita pour voguer doucement sur celle-ci et ainsi poursuivre sa traversée cervicale prosaïque. Un grand vent balaya, du nord au sud, la tranchée dans laquelle je me trouvais, transperçant du coup mon épiderme en me glaçant l'échine. J'avais maintenant du sang jusqu'à la taille et le niveau ne cessait de monter. J'appréhendais la suite. J'allais mourir noyé dans ma tête, une tête trop pleine de bon sang. Tout ça à cause d'une trop grande naïveté qui me fit m'aventurer dans une absurdité que je croyais jusque-là inoffensive, mais qui, ironiquement, allait devenir mon tombeau. Sur la pointe de mes pieds, je peinai à garder la tête hors du flux sanguin qui aurait raison de moi. C'est alors que dans ce silence sanguinaire qui régnait à cet instant précis, qu'un léger vrombissement se fit ressentir, puis les parois visqueuses de flegme et de neurones pragmatiques se mirent à bouger en un mouvement oscillatoire ultrarapide et une petite brèche s'ouvra au dessus de ma tête. Un vaisseau en sortit. Un vaisseau était venu, là, maintenant, pour me secourir. Je n'en croyais pas mes coudes. Une petite échelle descendit de sous le vaisseau et je l'agrippai vigoureusement, puis fus extirpé de cette fâcheuse position. J'étais maintenant sauf, mais étais-je sain pour autant? À bord du vaisseau sanguin qui m'amenait loin de toute cette désolation, je vis mon propre cerveau se refermer sous mes yeux dans un grand fracas qui souffla le vaisseau à une vitesse prodigieuse qui me fit perdre connaissance. Quand je revins à mes esprits, j'étais assis devant cet ordinateur, Noël était passé et ma peau avait une odeur étrange. Sur le moniteur, le curseur clignotait de façon erratique et m'hypnotisait avec ses mouvements incessants de va-et-vient. Juste au-dessus de celui-ci se trouvait ce texte étrange.

Je décidai de le publier.

lundi 15 décembre 2008

mercredi 10 décembre 2008

La Genèse selon Saint-Moi


C'est au petit matin, isolé par les neiges enveloppantes qui mettaient en sourdine les bruits et les couleurs de la métropole, que mes doigts se mirent à galoper allègrement d'une touche à l'autre sur un clavier que je voudrais beaucoup plus hygiénique, afin de trouver un sens à mon existence dépourvue de substance. Par un hasard plus pur que l'eau des larmes d'un bébé naissant qu'on aurait filtrée à même les montagnes Rocheuses pour en faire de la Kokanee, au détour d'un paragraphe moribond et d'une virgule mal placée au milieu du mot "préfecture", mes doigts se déplacèrent soudainement à mon insu, de touches lettrées en barre d'espacement, et ce sans l'apport quotidien recommandé de mon cerveau, comme sur une table de Ouija en forme de clavier canadien-français.

Les phrases ainsi formées durant cette expérience ésotérique, qui dura une bonne trentaine de minutes, période durant laquelle j'étais en transe dans un état semi-comateux se rapprochant des orgasmes prolongés que nous pratiquions jadis, elle et moi, sans appeler ça nécessairement du tantrisme parce que Sting appelle ça comme ça et que Sting est creepy et que c'est très mauvais de penser à Sting pour conserver une érection vigoureuse pendant plusieurs heures. D'un autre côté, Sting est un excellent contraceptif. D'ailleurs, selon un récent sondage, mille enfants sur mille ne seraient pas nés à cause de Sting, une moyenne d'environ 100%. Ce qui n'est pas peu dire en matière de chanteurs blonds avec une face de joker dans la conjoncture actuelle et le prix du baril qui sévit dans le monde du pétrole énergétique d'aujourd'hui (demain après-midi).

Bref, toujours est-il que, les phrases ainsi formées durant cette expérience ésotérique, (le contenu de ces parenthèses sert à informer le lecteur qu'il est toujours sur le même blog mais qu'il a perdu 25 secondes de sa vie en lisant le paragraphe précédent dans l'espoir de lire la fin de la phrase répétée au début du paragraphe courant pour évoquer une certaine continuité malheureusement interrompue par des parenthèses envahissantes et, oserai-je même dire, saugrenues) n'avaient aucun sens. Je me demandai donc alors ce que l'univers essayait de me faire comprendre avec ces petites jérémiades incompréhensibles. Je dus me rendre à l'évidence. L'univers essayait de me fourrer afin de reprendre son dû. Mais, mal lui en prit, le bougre. Ce que l'univers ignorait, c'est que malgré les apparences trompeuses, j'avais déjà mon propre univers dans lequel je me complaisais déjà depuis toujours à l'insu de tout ce qui existe à l'extérieur de celui-ci.

Je pris donc mon courage à deux doigts, sorti de mon corps, fit mes exercices d'étirement recommandés avant un effort physique, puis j'abandonnai ceux-ci lorsque je m'aperçus de la futilité de ces exercices dans la mesure où j'étais déjà sorti de mon enveloppe corporelle, donc incapable d'effort physique. Pendant que j'en étais à ces réflexions, l'univers me regardait avec un grand point d'interrogation dans le front. Je profitai de ce moment de confusion pour le lui enfoncer dans le crâne. L'univers s'effondra lourdement dans un big bang. J'avais tué l'univers avec son propre signe de ponctuation. J'étais génial.

Quand je réintégrai mon corps, plus rien n'existait. Je devais repartir à zéro, tout créer par moi-même. C'est le défi que je me donnai.

La première chose que je créai, la femme.

Pour ce qui est du reste, je la laissai décider.

samedi 6 décembre 2008

À la recheche de Jim Corcoran


Un déserteur attend toujours ce qu'il déserte
A starving man always gets what he deserves
Un homme aimant heureux et ment
A guy named Mark lied and died

Un chemin dans lequel tu marchais jadis
A forking road in which you would wander
Un fucking cul-de-sac au bout de tes heures
A trail of darkness lost in a dead-end bliss

That guy was rude, an uncommon douchebag
Un brin de causette, maybe just a fag
Trying to know more, une esti de tapette
Talking no more, must be a faggot

Un cendrier dans les étoiles pour botcher ta toppe
Craven A' exportée du paquet à ta bouche
Tes paroles s'envolent en douces fumées salopes
Tes doigts jaunes me repoussent, m'étouffent et me touchent

Come here quickly before I fade away
A glass of clear water thrown on the burning oil
Despite all you might think I did
I did it for you but did it only once

Un rictus naïf à la commissure de tes lèvres anthracite
M'indique et me dicte toutes mes inconduites
À travers vallons purs et ondulations charnelles
J'érigerai un sourire passé le péché véniel