mercredi 18 mars 2009

The Big Trio


Pris d'une violente panique, je m'emparai du premier objet tranchant qui me tomba sous la main, une vieille paire de ciseaux jaunes rouillés dont l'extrémité des lames était légèrement arrondie. Avec ma main droite, j'appuyai la partie tranchante contre mon sternum et ma main gauche vint envelopper mon autre main pour appliquer une pression supplémentaire. Je regardai l'heure, ma dernière pensai-je. Par une coïncidence qui pourrait s'expliquer par une horloge biologique très alerte, il était exactement 00h00. C'était le jour de mon anniversaire.

Mon souffle était court et haletant. Je respirais aussi rapidement qu'après m'être battu contre des ninjas daltoniens dans une cage d'escalier. Le bruit de ma respiration enterrait les voix qui me disaient d'appuyer plus fort sur les ciseaux. À cet instant précis, je sentais assez de force en moi pour m'ouvrir les entrailles avec cet outil pour enfant dont l'utilité première était de couper du papier construction multicolore.

Quelques années auparavant, alors que je vivais toujours avec M., je me souvins d'avoir utilisé ces mêmes ciseaux pour me trancher profondément la main afin de détourner ma rage et ma souffrance en lambeaux de chair déchiquetés sous une paire de gants noirs. Je serais probablement en prison aujourd'hui si ce n'avait été de cette paire de ciseaux.

Quand je revins au moment présent, je senti les lames glacées sur ma peau et j'eus la lucidité de trouver idiot le fait de me faire hara-kiri avec des ciseaux Fisher-Price alors qu'une machette bien affûtée ornait le mur de ma chambre. Je retirai les lames de ma peau légèrement perforée, puis débranchai tous les appareils électriques étant susceptibles de faire du bruit; ordinateur, clock radio, téléphones, réfrigérateur. Je fermai les lumières. De timides rayons de lune illuminaient l'immense lame sur mon mur. Je la regardai longuement, les yeux vides, je hochai la tête puis rallumai la lumière et rebranchai appareils électriques et téléphones. Je brisai une des ampoules remplies de produits dermatologiques magiques trop dispendieux pour faire repousser les cheveux qui tombent soudainement pour d'obscures raisons, ampoules que ma mère m'avait offertes pour mon anniversaire. J'en appliquai une demie ampoule tel que stipulé dans le mode d'emploi, massai mon cuir de moins en moins chevelu puis j'allai me coucher en état de zombification avancée.

J'ignorais si j'étais toujours vivant, mais je me doutais bien que quelque chose n'allait pas.

mercredi 11 mars 2009

Comment ça va?


Aller, c'est pas mal la seule chose que je fais.
Et je trouve quand même le moyen de le faire mal.

lundi 9 mars 2009

Pariade


Les gens vivront avec trop d'amour
Mais moi je serai mort mon père