jeudi 31 décembre 2009

Proverbes Refusés 2010

Pour des raisons obscures, les proverbes suivants n'ont pas réussi à se tailler une place dans les pages roses du Larousse 2010. À vous maintenant de juger si l'académie française a eu raison ou non de pas inclure ces versions actualisées de proverbes plus ou moins dépassés dans les ouvrages référentiels visants à faire la morale aux générations futures.

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Proverbes Refusés 2010
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  • Rome ne s'est pas bâtie en plastique 
  • Tant va le Kraft Dinner à l'eau qu'à la fin il se mange
  • À beau mentir qui vient entre tes reins
  • Il ne faut pas mettre le Carey devant les buts
  • Bière qui mousse n'amasse pas coude
  • Le vomi sort de la bouche des enfants
  • La vaisselle ne fait pas le moine
  • Qui prend mari prend de la drogue
  • À cheval donné on ne regarde pas pour une hybride
  • Mieux vaut être seul que mal habillé
  • Le Tupperware est un plat qui se mange pas
  • Loin des yeux, loin de Paul Buissonneau
  • Il ne faut jamais dire : "Chantal Fontaine je ne boirai pas de ton sang"
  • On n'apprend pas à un vieux singe à jouer à Farmville
  • Qui vole un neuf vole un six
  • L'argent ne fait pas le café
  • Il ne faut pas mettre tous ses Euros dans le même piano
  • La molleur des eux fait l'abonneur des autres
  • Quand le chat n'est pas là, la litière sent plus meilleur
  • C'est la goutte qui fait déborder le gaz
  • Petit à petit, Josée fait son bruit
  • Rien ne sert de courir il faut partir le char
  • Tous les roux sont dans la voiture
  • Alexandre Despatie vient en mangeant
  • Ce n'est pas en lançant des sachets de Sugar Twin à la face du destin que l'on devient forgeron. Han Steeve?

Bonne année 2010 à toi lecteur, puisse la mort t'épargner câlisse.

mercredi 30 décembre 2009

Quand je mourrai de vos amours


Quand je mourrai de vos amours
De sa bottine je sortirai
Votre pied frêle encore taché
D'encre de sang sur sa coquille
Une fleur qui pousse sur sa cheville

Ne manque plus de vous demoiselle
Qu'une étincelle

Quand je mourrai de vos amours
J'embrasserai femmes et enfants
Laissant en guise de testament
Un cri un seul qui vous déleste
Les larmes des yeux qui me détestent

À crier toute une vie entière
Que l'on me serre

Quand je mourrai de vos amours
J'aurai vu tous les océans
Les eaux salées, l'île d'Orléans
J'aurai lancé tant de bouteilles
À la mer jusqu'à vos oreilles

Crier si fort des choses tendres
Qu'on les entende

Quand je mourrai de vos amours
Je vous remettrai ce manuscrit
Un grand grimoire contant ma vie
En prose qui cache la vérité
En mots qui masquent l'immensité

Couvrir les pages de phrases trop longues
Qu'elles se confondent

Quand je mourrai de vos amours
Mon cœur encore battra pour vous
Des battements secs pourtant si doux
Des percussions à l'unisson
Des doigts de dame sous vos jupons

Et plus de sang coule dans mes veines
Qu'elles en contiennent

Quand je mourrai de vos amours
Au fond du bar j'irai pleurer
Aux sus des autres me raviver
Au fond du verre point de salut
Une mort plus lente que la tortue

Un ami laisse au fond du bar
Qu'une métaphore

Quand je mourrai de vos amours
Je replongerai au fond des yeux
Bleus qui furent jadis ceux
Qui réchauffaient mes envies chastes
Mais qui gelaient sous la surface

Autant de froid dans vos regards
Où je m'égare

Quand je mourrai de vos amours
J'additionnerai toutes les secondes
Où j'ai aimé d'amours profondes
Ces gens qui blessent sans amertume
Et de ces minutes sur le bitume

Un cœur qui attend son heure
Pour qu'il en meure

Quand je mourrai de vos amours
De tristesse je vous inventerai
Des chansons que vous chanterez
À vos amours à vos amants
Avant de vous brosser les dents

Une folie douce parfois si forte
Qu'elle m'emporte

Quand je mourrai de vos amours
J'irai cueillir au mois de mai
Au moment du point de rosée
Un trèfle et une douzaine de roses
Pour que la douleur se transpose

Souffler si fort sur les averses
Qu'elles disparaissent

Quand je mourrai de tes amours
Je te réciterai ce poème
D'une voix tendre pour que tu m'aimes
Pour que demain tu me rappelles
Portant d'été robe si belle

Robe tissée de tant de fleurs
Qu'elle nous en pleure

jeudi 17 décembre 2009

J'pensais à ça


J'pensais à ça en me crossant sur du Our Lady Peace… des dauphins là, y en a pas TELLEMENT à Montréal.

J'pensais à ça en photoshoppant des freeze-frames de Robert-Guy Scully avec le filtre emboss… Robert de Niro là, il joue pas vraiment dans le film Parenthood.

J'pensais à ça en glorifiant la guerre en Afghanistan… le lundi là, je me suis toujours demandé si c'était avant OU après le jeudi.

J'pensais à ça en respirant fort fort… la religion catholique là, c'est pas trop populaire à l'EXTÉRIEUR de la terre.

J'pensais à ça en marchant vite vite vite… c'est pas parce qu'on écrit le même mot trois fois de suite qu'il devient plus vrai.

J'pensais à ça en suçant mon pouce devant des ethnies… les licornes là, ça existe pas beaucoup récemment.

J'pensais à ça en invitant tous mes amis facebook à se suicider… Pat Jablonski là, il devait aimer ça dire son nom en enlevant sa coquille protectrice.

J'pensais à ça en me félicitant pour mon beau programme… le Patrimoine Canadien là, c'est quand même LE meilleur patrimoine qu'on a au Canada.

J'pensais à ça en m'incisant DANS le Père-Noël… les ninjas là, je sais pas s'ils ont leurs maths 536.

J'pensais à ça en jouant de la flûte de pan avec Ken Wregett… ça se peux-tu avoir une névrose obsessionnelle sur les goalers de but de hockey?

J'pensais à ça en traversant le Canada à la nage samedi… les enfants là, C'EST vraiment vraiment méchant, Paul Piché.

J'pensais à ça en décrivant la course de Terry Fox… y a plus vraiment personne qui dit ça "Utilise donc le système D", surtout pas au New Hampshire.

J'pensais à ça en égrainant les secondes… Bouscotte là, c'est quand même un personnage qui a frappé mon imaginaire, n'en déplaise à mon imaginaire.

J'pensais à ça en récoltant une passe sur le but de la vie… les émulsions faciales là, ça doit être la seule chose AU MONDE qui émulse DANS la face.

J'pensais à ça en en mordillant mes propres mamelons… il serait peut-être le temps que je commence à m'entraîner.

J'pensais à ça en doublant Steve Guttenberg dans la version française de Cocoon 2… LE baril de pétrole là, yé où exactement?

J'pensais à ça en googlant Tiger Woods sur bing… les olympiques spéciaux là, la seule chose qu'ils ont de spécial, c'est que c'est des mongols qui jouent au basketball.

J'pensais à ça en perdant du poids en jouant à WoW… le grand amour là, il se promène pas tant que ça aux alentours, Michel Rivard. (Va chier)

J'pensais à ça en perdant du poil de la bête… le web 2.0, ça n'existe pas vraiment plus que les perruches 2.0 quand on y pense.

J'pensais à ça en déchirant le ciel avec un avion… René Simard là, c'est pas vraiment LA meilleure personne au monde.

J'pensais à ça en regardant un ours BIEN léché… la margarine là, c'est pas vraiment UN groupe alimentaire.

J'pensais à ça en tricotant mon nom avec du fil de fer sur le poitrail de Jean-Marie de Koninck… les Expos là, ils doivent s'en câlisser EN ESTI d'Annie Villeneuve SURTOUT depuis qu'ils n'existent plus.

J'pensais à ça en écrasant un goomba brun, les suppositoires là, c'est À PEU PRÈS la seule chose qu'on se met dans le cul, SUPPOSÉMENT.

J'pensais à ça en m'exprimant sur un médium mort… la bouteille noire là, c'est vraiment pourri comme nom de quelque chose, même pour un film avec Rob Schneider.

J'pensais à ça en redondant… la redondance là, c'est redondant.

jeudi 10 décembre 2009

Choir 10 verres

Ah! comme la niaise a baisé
Ma bite est un gourdin de cuivre
Ah! comme la niaise a baisé
Qu'est-ce que le squash Denise?
À la bonne heure. Congé, Congé!

Ah! comme Laraque a compté
Carey est un gardien de tirs
Ah! comme Laraque a compté
Casque le Spacek débile
T'as vu ostie? Roger, Roger!...

lundi 7 décembre 2009

Apport quotidien recommandé


Je suis le Francis Reddy de tes nuits
Je suis le Sébastien Benoît de tes doigts
Je suis le Josélito Michaud de ta libido
Je suis ton métro favori, tout juste après Beaudry

Je suis le Charles Lafortune de ton infortune
Je suis le Joël Legendre de ton entrejambe
Je suis l'Éric Salvail de ta fine taille
Je suis ton homme, sans poils au scrotum

Je suis le Maxime Landry de ton académie
Je suis le Jean-François Breau de ta commande à l'auto
Je suis le Nicola Ciccone de tes produits contre l'acné
Je suis celui qui hante, les vulves des matantes

dimanche 6 décembre 2009

L'Incroyable


L'Incroyable vient tout juste de se produire. D'où vient-il? Qui donc le produit? Peut-on croire en lui? Personne ne l'a jamais su. Tout ce que je sais en ce dimanche matin, c'est qu'il vient de se produire. De chaque pan de sa figure légendaire, se cache un différent tranchant : un qui blesse et qui transperce et un qui réchauffe et qui caresse. L'Incroyable s'empare de tout et en fait ce qu'il veut. Il érudit comme il abrutit. Il se fait désirer comme la mort à ses heures, comme l'amour à 16 ans et comme la cloche à 16h00. Faisant abstraction des journées, il me transporte souvent d'une nuit à l'autre dans le fourgon blindé de sa carcasse argentée.

Lorsque l'Incroyable se produit, je l'écoute religieusement, comme un moine atypique, je fais fi de ma calvitie et le suis en silence. Je m'accroche à la peau de son dos et lorsque je perds mon appui et tombe à la renverse sur le mien, je me relève et me dépoussière lentement, retirant délicatement une à une les toiles arachnéennes qui recouvrent mon visage et retiennent les gouttes de larmes que le soleil ferait briller s'il existait pour vrai. L'Incroyable maintenant disparu, je le piste en suivant le chemin tracé par les écailles phosphorescentes qu'il laisse derrière, pour que je puisse le retrouver même dans mes noirs les plus foncés.

Généralement, l'Incroyable est beau et fier. Il inspire et transpire le merveilleux du haut de ses aisselles enchanteresses. Cependant, parfois mais rarement, il est laid et méchant et balance les enfants au fond du volcan. Il assassine le feu dans les yeux à l'aide de ses boyaux à eau qu'il trimballe lourdement sur ses épaules. Il les fait gicler quand on le frôle de trop près pour éteindre tout brasier potentiellement destructeur.

L'Incroyable se produisant, niant par le fait même sa propre existence, passe en coup de vent sur la vie ne laissant derrière qu'un léger frisson que je conserve malgré tout dans le rose de mes poumons. Je continue à croire en lui, à l'espérer, même si c'est impossible, même si c'était possible, même s'il sera pour toujours, une source infinie de Déceptions.