mercredi 8 octobre 2008

La fin des haricots


Comme si je lançais des œufs magiques à la face du destin de façon condescendante en me disant que dans le fond, ce n'est pas si important que ça, l'existence. On se met le doigt dans l'œil. On se fourre. L'effet velcro est si puissant qu'il fait se cramponner ensemble les princesses et les crapauds dans une mascarade sans nom de hiboux et de madriers pour adultes.

Nancy : Ta yeule ch't'au téléphone!
Esprit vengeur : Odeurs précises quand tu nous tiens.

Les rubans adhèrent. Plus on écoute, plus on entend et ce n'est pas peu dire. L'enfance, ça n'existe pas. Voltaire sait porter ses violons. Terre.

Je me retourne lentement et, doucement, je trace un cercle invisible dans l'air avec mon index pour vous indiquer à quel point mon amour est bien réel. Les brillants dans vos yeux se propagent dans l'espace jadis occupé par vos silences et fusionnent dans la température ambiante avec le peu qu'il nous reste de merveilleux.

S'abandonner aux sensations, s'abonner aux 100 stations, savonnez veaux sans passion.

Hector, seul survivant monogame de la période de la grande noirceur et amateur de bridge, dans un élan introspectif d'une rare intensité, éjacula son passé comme on éjacule, oralement, un vocabulaire parfois trop parfait dans le but inavoué de tromper, par excès de contrition, ses alter ego que l'on considère, à tort, comme des subalternes sans envergure.

Parlant d'envergure, parlons-en de l'envergure, c'est quoi ça l'envergure? Non contente de créer des ambitieux, la société veut maintenant de nous, de l'envergure. Pourquoi pas du sébum, des urètres ou des tablatures en quantité adéquate?

Je réitère.

Les cerfs-volants coincés dans les peupliers d'un monde sans envergure pourraient espérer pouvoir voler de nouveau, un jour, au gré d'un souffle éolien providentiel, mais la société asthmatique stigmatise systématiquement notre inspiration collective pour générer du capital afin de vêtir richement tous ces vestons-moustaches aux lunettes rectangulaires qui nous regardent nous entretuer comme des bêtes de derrière leurs montures.

Les doigts qui s'agitent sur mon clavier tentent moins bien que mal de se connecter à l'abstrait qui régit ma vie afin que le fil conducteur devienne si mince qu'il s'efface complètement pour enfin laisser libre accès à l'imaginaire chaotique pur, sans drogues et sans saveurs artificielles. Atteindre enfin l'état de grâce des grands carencés, le nirvana de l'odeur de l'esprit adolescent.
La fin des haricots.


Je tague tout le monde et je les emmerde. Surtout toi. Oui toi avec le chandail mauve.

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